Comprendre la technique de l’analyse financière

L’analyse financière d’une entreprise est un exercice technique et précis qui requiert des connaissances approfondies et une maîtrise parfaite du domaine de la finance. Cette démarche nécessite de faire appel à des professionnels de la comptabilité, qui sauront prendre en compte les bons éléments, les analyser et les interpréter. Sur quels éléments se base l’analyse financière ? Quels aspects du fonctionnement d’une entreprise influent le plus sur le résultat de son diagnostic ? Voici ce qu’il faut savoir pour comprendre la technique de l’analyse financière.

Pourquoi faire une analyse financière ?

Le but d’une analyse financière est d’évaluer la santé financière et économique d’une entreprise. Il existe alors de nombreux cas de figure dans lesquels cette démarche s’avère nécessaire, tels que :

  • Une cession d’entreprise ;
  • La préparation d’un business plan ;
  • L’arrivée de nouveaux investisseurs ;
  • Une veille sur la santé financière et l’évolution de l’entreprise.

Le plus souvent, c’est dans le cadre d’une cession d’entreprise que l’analyse financière entre en jeu. Les potentiels acheteurs effectuent alors une analyse en profondeur de son état financier, dans l’optique de mesurer le potentiel de la société dans laquelle ils envisagent d’investir. L’analyse financière sert aussi à estimer la valeur de l’entreprise avant de la céder.

Ce type d’analyse est également utile en prévision d’un business plan ou de l’arrivée de nouveaux investisseurs qui souhaitent connaître le diagnostic de la société avant de s’inscrire dans son capital social. L’analyse financière peut aussi être réalisée à fréquence régulière dans le but de garder la main sur l’évolution financière de l’entreprise. Ceci afin d’anticiper son avenir et d’en optimiser la rentabilité.

Pour obtenir un diagnostic financier complet, l’analyse de l’entreprise doit s’intéresser à l’ensemble de ses aspects économiques, financiers et stratégiques. Non seulement au travers du chiffre d’affaires et de la rentabilité, mais aussi par les investissements de l’entreprise et sa situation sur le marché.

Technique d’analyse financière : analyser la stratégie de l’entreprise

Avant de s’intéresser à ses richesses et aux autres aspects économiques et financiers, l’analyste doit avoir pleinement conscience de la méthode stratégique de l’entreprise. En d’autres termes, il doit d’abord chercher à comprendre l’environnement interne et externe de la société. Cette première phase d’analyse revient à se pencher sur plusieurs points-clés :

  • Le secteur économique et les pratiques qui en découlent ;
  • L’identification de la concurrence et comment l’entreprise se place par rapport à elle ;
  • La clientèle : cible, habitudes, évolution des produits et services proposés.

Il est également important d’y inclure de la réglementation de l’entreprise en termes d’hygiène, de sécurité et de protection environnementale. Enfin, les solutions technologiques et les ressources à disposition sont également prises en compte.

Analyser le chiffre d’affaires

Dans une deuxième phase d’analyse, il s’agit d’étudier le chiffre d’affaires de l’entreprise aussi bien que ses marges. Cette étape permet de mettre en lumière bon nombre d’éléments révélateurs de l’état économique de l’entreprise.

Cette analyse se penche d’abord sur le détail du chiffre d’affaires. Il s’agit ici d’étudier son évolution ainsi que les causes de cette évolution. Ces résultats sont ensuite mis en relation avec les charges d’exploitation auxquelles l’entreprise fait face. Si le chiffre d’affaires explose, est-ce aussi le cas des charges ? Quelles sont les conséquences et quelle a été la réponse de l’entreprise ? Il est encore une fois important de comparer ces résultats avec ceux de la concurrence.

Enfin, en procédant à l’analyse de la marge, il est essentiel de vérifier que les taux de marge brute et commerciale sont bien en cohérence avec ceux du secteur.

Analyser l’investissement

L’analyse de l’investissement de l’entreprise prend en compte :

  • L’étude de l’investissement aux immobilisations (biens physiques, incorporels ou financiers) ;
  • Les moyens de financement utilisés (cash flow).

Il faut ensuite nuancer ces résultats avec les taux d’amortissement, c’est à dire de l’usure des biens utilisés.

Cette troisième étape de l’analyse financière s’intéresse ainsi au rapport entre les nouveaux investissements et les dotations aux amortissements des investissements passés. Quand l’entreprise fait l’acquisition d’un bien, chaque année d’utilisation s’accompagne d’un taux d’amortissement lié à sa vétusté. Une analyse favorable montrera que le taux des nouveaux investissements de l’entreprise est au moins égal, voire supérieur, à ses dotations aux amortissements.

Pour une analyse complète des investissements, on s’intéressera à l’ensemble des ratios. Il faudra donc étudier la trésorerie, les engagements dans des crédits et le degré de dépendance financière de l’entreprise.

Analyser la rentabilité

L’ultime grande étape de l’analyse financière concerne l’étude de la rentabilité générale de l’entreprise. Ce travail consiste à analyser ses principaux ratios de rentabilité, et notamment le rendement de ses actifs par rapport à ses passifs (ce que l’entreprise doit aux investisseurs et partenaires).

Comme pour chaque branche de l’analyse financière, il faut là encore s’intéresser à l’évolution de la rentabilité sur les courts, moyens et longs termes. Dans son historique, comment le rendement de l’entreprise a-t-il évolué ? Quelles sont les raisons de cette évolution ? Quel est l’état de sa rentabilité financière par rapport à ses capitaux propres ? Et de ce point de vue, comment se situe-t-elle dans ce secteur ? L’analyse financière va en effet mettre constamment en relation les résultats de l’entreprise avec la moyenne du secteur.

 

Une fois tous ces éléments mis en exergue, l’analyse financière complète est un véritable outil d’aide à la décision, mais aussi de gestion des risques. Mettant en lumière les capacités et performances de l’entreprise, elle permet de faire des choix en termes de pilotage, de politique d’investissement ou encore de financements.