La comptabilité créative est une méthode consistant à redorer le blason d’une entreprise par le biais d’une modification licite de ses comptes. Ces derniers s’adaptent donc à toutes les situations financières de la société, y compris les difficultés. Entrent en jeu dans ce cadre les notions d’amortissement de compte prévisionnel entre autres. Découvrez le fonctionnement et les enjeux de cette technique.
Qu’est-ce que la comptabilité créative ?
La définition de la comptabilité créative est toute simple : c’est un ensemble de techniques visant à modifier les éléments comptables d’une entreprise pour améliorer son image. D’ailleurs, elle est issue du concept du positivisme comptable. Bien qu’avantageuse pour l’entreprise, elle n’est pas vue d’un bon œil par tous les acteurs commerciaux et professionnels. Le fait est que les propriétaires des comptes tentent de réformer les chiffres pour pouvoir gagner la confiance des autres parties prenantes de leur société.
Si la majorité de ces actions sont légales, certaines ne le sont pas. Mais toutes ont le même objectif, créer une meilleure image pour l’organisation. Voici quelques exemples concrets pour mieux comprendre la comptabilité créative :
- Préférer la valorisation comptable d’un bien ou d’un actif à son coût réel ;
- Gonfler les pertes d’une certaine façon ;
- Modifier les données afin de payer moins d’impôt ;
- Afficher des dotations importantes ;
- Améliorer le bilan ;
- Jouer avec l’influence des charges financières ;
- Cacher les profits réalisés lors de l’ancienne gérance afin de payer moins les employés.
Certes, quelques pratiques en particulier altèrent les chiffres, mais la majorité vise à embellir la comptabilité de l’entreprise.
A quoi sert la comptabilité créative ?
Les entreprises font souvent face à diverses pressions financières. Pour s’en sortir, elles ont recours à la comptabilité créative qui les avantage dans certaines situations. Les raisons qui incitent les dirigeants à le faire sont nombreuses, mais trois d’entre elles sont plus courantes :
- Justifier un salaire plus élevé des cadres et dirigeants ;
- Attirer les investisseurs et les financeurs ;
- Afficher une performance juste.
L’objectif est d’apporter des modifications, mais il faut toujours tenir compte de certains seuils et ratios pour rester réaliste et ne pas sortir du cadre des règles comptables habituelles. Dans les moments de crise, mais aussi de croissance économique, la comptabilité créative permet d’attirer l’attention des bailleurs de fonds et/ou des investisseurs. Ces acteurs, à l’affût des évolutions de l’économie économique, sont plus faciles à convaincre. Pendant les crises, les entreprises ont pour devoir de retenir les actionnaires et les investisseurs avec des chiffres alléchants en attendant que la barre soit redressée.
La complexité de la comptabilité créative ?
Il faut user d’une grande précision pour avoir des résultats concrets pour la comptabilité créative. Les entreprises recourant à cette technique n’ont pas une mauvaise foi. Elles cherchent tout simplement à influencer certaines décisions en leur faveur sans « tromper » strictement et purement les autres parties prenantes. Utilisée à mauvais escient, elle risque néanmoins de causer des litiges financiers avec ces dernières.
Ce type de comptabilité a un caractère subjectif et peut être incontournable pour sortir gagnant d’une situation compromettante. Il se base sur des estimations sur la valeur de marché et non sur la valeur historique.
D’un autre côté, il ne faut pas ignorer les conséquences de ces techniques sur les dépenses de l’entreprise, notamment au long terme. Premièrement, il faut établir deux comptes, l’une pour l’image, l’autre pour la réalité. Ce qui implique des coûts supplémentaires. Dans la mesure où les affaires sont bonnes dans la comptabilité créative, l’entreprise devrait payer les impôts et taxes correspondants.
Quelles techniques sont appliquées dans la comptabilité créative ?
On n’utilise pas les mêmes techniques selon les objectifs à atteindre à travers la comptabilité créative. En tout cas, les choix sont nombreux quand on souhaite procéder à ce système d’habillage légal. Le premier cas de figure consiste à augmenter les charges et les produits afin de réduire les taxes. Puis, il est possible de varier les informations financières à afficher pour les parties prenantes. Il y a des pertes qu’il vaut mieux garder dans le cadre de l’entreprise pendant un certain temps au risque de rompre un contrat avec un actionnaire par exemple.
On pourrait être amené à adopter de nouveaux systèmes pour l’amortissement, la mise en œuvre de prévisions, la gestion des stocks, des charges et des produits. À cela s’ajoutent les techniques plus avantageuses sur la fiscalité de l’entreprise.
La comptabilité créative est souvent destinée à « appâter » les investisseurs. Force est, pourtant, de constater qu’ils sont de plus en plus méfiants et requièrent plus de transparence venant des sociétés. Ils peuvent se sentir amadoués par les chiffres attrayants présentés lors des failles financières générales ou encore pendant les périodes de croissance. Ils estiment qu’il y a manque de clarté et de contrôle financier dans ces pratiques. Puis, ce type de comptabilité est jugé comme étant un facteur incitant les fraudes financières.